L'Étranger (1942).
Примечания:
1. Араб, который ранил Ремона. Слово type употреблено здесь в разговорном зна-
чении. 2. Синий шоферский комбинезон. 3. Спокойное море, штиль. Т.е. шум волн
был ленивей и спокойней...
Вопросы:
* La scène se passe sur une plage d'Afrique du Nord: comment l'impression de chaleur
et de lumière est-elle rendue dans cette page?
** L'assassin vous semble-t-il totalement coupable? — Voyez-vous pourquoi l'écrivain
l'a appelé « l'Étranger »?
342
XV. Театр во Франции
Театр зародился во Франции в средние века. Произошло это тогда,
когда литургическая драма слишком разрослась для того, чтобы ее
можно было продолжать разыгрывать в церкви, и она переместилась
на паперть (XIIв.) Тогда она была представлена такими разновидно-
стями как "игра", "чудо", а впоследствии "мистериями", которые
объединяла одна черта: все они имели религиозный характер. Но
вскоре в отдельный жанр выделилась комедия; комедий было много,
и во всяком случае одна из них "Фарс о Патлене" (XVв.) до сих пор
не утратила остроты и пикантности.
Возникновение гуманизма определило поворот в истории француз-
ского театра: авторы — к примеру, Робер Гарнье — обратили свое
внимание на великих драматургов греко-латинской античности, а тео-
ретики, такие как Скалижер и Воклен де ла Френе, разработали поло-
жения доктрины, подготовившей появление классической трагедии, в
основе которой лежит нравственная проблема, разрешаемая в жестких
рамках трех единств — единства места, времени и действия. Теперь
оставалось ждать явления гения, чтобы выразить эту новую направ-
ленность драматургии. Им стал Корнель со своим "Сидом" (1636). Но
достоинства Корнеля отнюдь не принижают значения ни Мольера,
создавшего великие комедии нравов и положений, ни Расина, кото-
рый доселе непревзойденным образом сумел соединить в своих траге-
диях сценичность, подлинность человеческих характеров и волшеб-
ную поэзию.
Наш чрезмерно философский XVIIIвек не дал ни одного великого
драматурга. Исключение, быть может, составляет Мариво, автор не-
сомненно оригинальный, но по широте значительно уступающий
Мольеру. Тем не менее необходимо отметить усилия некоторых писа-
телей отыскать с помощью новых форм способы обновления фран-
цузской сцены; так Дидро предпринял попытку соединить трагедию и
комедию, создав так называемую буржуазную драму (к сожалению, и
"Побочный сын", и "Отец семейства" оказались не слишком убеди-
тельными иллюстрациями этой пробы обновления), а Бомарше, желая
343
оживить драму, внес в нее некий революционный элемент.
Должна была наступить эпоха романтизма, чтобы театр обрел
нашей литературе свое традиционное значение. Представители моло
дого романтического направления опубликовали шумные манифесты
такие как "Расин и Шекспир" Стендаля (1823) и "Предисловие к
"Кромвелю" Виктора Гюго (1827). Происходили знаменитые "сраже-
ния" зрителей, самое известное из которых случилось на премьере
"Эрнани" (1830). Но известно, сколь эфемерен был триумф романти
ческих новаторов: в 1843 г. "Бургграфы"' с шумом провалились, меж
тем как неоклассицистическая "Лукреция" Понсара была вознесена до
небес и публикой, и критиками...
Дата эта исключительно важна, так как определяет своего рода
развод между большими писателями и театром, который на протяже-
нии нескольких поколений стал сферой деятельности профессионалов
второго сорта. И разделение это кончилось, только когда великий поэт
Поль Клодель стал создавать пьесы, в которых дыхание поэзии смело
мелкие ухищрения, присущие драматургам-ремесленникам. После
него Жюль Ромен, Жироду, Мориак, Монтерлан, Сартр. Камю сумели
доказать, что во Франции есть еще место театру, где ставят пьесы по-
настоящему глубокие, прекрасно сделанные и мастерски написанные.
Нельзя было бы представить историю современного театра, не oт-
метив воздействия, которое оказывают великие режиссеры на драма-
тургов.
Мелочный реализм Антуана вызвал реакцию Жака Копо, директо-
ра театра "Старая голубятня" (Vieux-Colombier). Его усилия в созда-
нии новой эстетики, где сценическое оформление будет скорей под-
сказывать, внушать, чем навязывать, родственны исканиям Стани-
славского в России, Рейнхардта в Германии, Гранвилла Баркера в
Англии. Режиссеры "Картеля" (Жуве, Дюллен, Бати, Питоеф) под-
хватили эту традицию, и такие авторы как Жюль Ромен и Жироду ра-
ботали в тесном сотрудничестве с ними. Сейчас намечается обратная
реакция, некая разновидность идеологического реализма, который
пока еще не сумел вполне эффективно проявиться.
LE JEU D'ADAM (FIN DU XIIeSIÈCLE)
C'EST un des plus anciens monuments de l'art dramatique français. Écrit en
langue vulgaire, à la différence des drames liturgiques (écrits, eux, en latin), il
comprend trois parties: la chute d'Adam et Eve, l'assassinat d'Abel par Caïn,
l'annonce -par les -prophètes de la venue du Messie. On trouvera ici la scène
de la tentation d'Eve -par le Malin.
EVE ET LE DIABLE (Scène mise en français moderne.)
LE DIABLE. — Eve, je suis venu te trouver.
EVE. —Toi, Satan? Pourquoi, dis-moi?
LE DIABLE. — Je vais cherchant ton profit, ton honneur.
EVE. —Puisse Dieu me les donner!
LE DIABLE. — N'aie pas peur. Il y a longtemps que je sais tous les
secrets du Paradis. Une partie je t'en dirai.
EVE. — Hé bien, commence, et j'écouterai.
LE DIABLE. —Tu m'écouteras?
eve. — Oui, certes, en rien je ne te fâcherai.
LE DIABLE. — Me garderas-tu le secret?
EVE. — Oui, par ma foi.
LE DIABLE. —Une sera pas révélé?
EVE. —Non, pas par moi.
LE diabi E. — Hé bien, je me fierai à toi. Je ne veux pas de toi d'autre
garantie.
EVE. — Tu peux te fier à ma parole.
LE DIABLE. — Tu as été à bonne école. J'ai vu Adam, mais il était bien
sot.
EVE. — II est un peu grossier.
LE DIABLE. — II s'amollira. Il est plus grossier que l'enfer.
EVE. — C'est un homme libre.
LE DIABLE. — Non, c'est un véritable esclave. Il ne veut pas prendre
soin de ses intérêts. Qu'il prenne au moins soin des tiens. Tu es faiblette et
tendre chose; tu es plus fraîche que n'est rosé, tu es plus blanche que
cristal, que neige qui tombe sur glace en la vallée. C'est un mauvais couple
qu'a fait de vous le Créateur. Tu es si tendre et lui si grossier! Cependant tu
345
es plus sage; en grande sagesse tu as mis ton cœur; aussi fait-il bon
s'adresser à toi. Je veux te parler.
EVE. — Aie confiance.
LE DIABLE. — Que personne ne le sache.
EVE. — Qui pourrait le savoir?
LE DIABLE. — Pas même Adam...
EVE. — Non certes, pas par moi.
LE DIABLE. — Hé bien, je te le dirai. Toi, écoute-moi. D n'y a que nous
deux sur ce chemin. Adam est là-bas, il ne nous entend pas.
EVE. — Parle tout haut: il n'en saura pas un mot.
LE DIABLE. — Je vous avertis d'un grand piège qui vous est tendu dans
ce jardin. Le fruit que Dieu vous a donné n'a guère de qualité; celui qu'il
vous a tant défendu a grande vertu. En lui est grâce de la vie, de la
puissance, de la seigneurie, de toute science, du bien comme du mal.
EVE. — Quel goût a-t-il?
LE DIABLE. — Céleste. A ton beau corps, à ton visage, conviendrait un
sort tel qu'il te ferait reine de l'univers, du ciel et de l'enfer, et que tu
pourrais être maîtresse de tout au monde.
EVE. — Le fruit est tel?
LE DIABLE. — Oui, en vérité.
EVE. — (Alors Eve regardera attentivement le fruit défendu, disant
après l'avoir longtemps regardé .') Sa seule vue me fait du bien.
LE DIABLE. — Alors, si tu le manges, quelle sera ta puissance!
EVE. — Qu'est-ce que j'en sais?
LE DIABLE. — Tu ne me croiras donc pas? Prends-le d'abord, puis
à Adam le donne. Du ciel vous aurez l'éternelle couronne. Au Créateur
vous serez pareils. Il ne pourra vous cacher son secret. Quand vous aurez
mangé du fruit, à jamais le cœur vous sera changé. Avec Dieu vous serez,
sans défaillance. Vous aurez même bonté, même puissance. Goûte au fruit.
EVE. — Je n'ose.
LE DIABLE. — Ne crois pas Adam.
EVE. — Soit, je le ferai.
LE DIABLE. — Quand?
EVE. — Attends qu'Adam soit à l'écart.
LE DIABLE. — Mange-le. N'aie crainte. Tarder serait un enfantillage*.
346
Вопросы:
* Trouvez-vous dans cette scène les premiers éléments d'une étude psychologique de la
tentation... et de la femme f
CORNEILLE (1606-1684)
AVANT que la rigueur classique eût définitivement séparé le genre tragique et
le genre comique, CORNEILLE sut briller dans les deux à la fois et même, avec
Le Cid (1636), créer cette tragi-comédie que, beaucoup plus tard, les Roman-
tiques, enivrés de Shakespeare, rêveront en vain de réaliser. C'est que le génie
cornélien est un génie complet, capable de s'adapter à toutes les exigences du
théâtre.
La scène que nous empruntons à Polyeucte (1643) prouve, précisément, que
Corneille n'est pas seulement un poète du sublime, mais qu'il sait être aussi un
peintre de l'amour.D'un amour, il est vrai, toutinspiré de l'idéal précieux, c'est-
à-dire fondé essentiellement sur l'estime, ou même sur l'admiration.
POLYEUCTE (1643)
Pauline, mariée contre son gré à Polyeucte. est restée éprise de Sévère. Celui-ci, qui
s'est couvert de gloire sur les champs de bataille, vient' lui rendre visite dans l'espoir de
reconquérir celle que, ie son côté, il n'a jamais cessé d'aimer.
PAULINE
Oui, je l1aime, seigneur, et n'en fais point d'excuse;
Que tout autre que moi vous flatte et vous abuse,
Pauline a l'âme noble et parle à cœur ouvert.
Le bruit de votre mort3 n'est point ce qui vous perd;
Si le Ciel en mon choix eût mis mon hyménée,
A vos seules vertus je me serais donnée,
Et toute la rigueur de votre premier sort4
Contre votre mérite eût fait un vain effort.
Je découvrais en vous d'assez illustres marques5
Pour vous préférer même aux plus heureux monarques;
Mais puisque mon devoir m'imposait d'autres lois,
De quelque amant pour moi que mon père eût fait choix,
Quand à ce grand pouvoir que la valeur vous donne
Vous auriez ajouté l'éclat d'une couronne,
Quand je vous aurais vu, quand je l'aurais haï,
347
J'en aurais soupiré, mais j'aurais obéi,
Et sur mes passions ma raison souveraine*
Eût blâmé mes soupirs et dissipé ma haine.
SÉVÈRE
Que vous êtes heureuse, et qu'un peu de soupirs
Fait un aisé remède à tous vos déplaisirs!
Ainsi de vos désirs toujours reine7 absolue,
Les plus grands changements vous trouvent résolue;
De la plus forte ardeur8 vous portez vos esprits
Jusqu'à l'indifférence et peut-être au mépris;
Et votre fermeté fait succéder sans peine
La faveur au dédain, et l'amour à la haine.
Qu'un peu de votre humeur ou de votre vertu9
Soulagerait les maux de ce10 cœur abattu!
Un soupir, une larme à regret épandue
M'aurait déjà guéri de vous avoir perdue;
Ma raison pourrait tout sur l'amour affaibli
Et de l'indifférence irait jusqu'à l'oubli;
Et mon feu" désormais se réglant sur le vôtre,
Je me tiendrais heureux entre les bras d'une autre.
Оtrop aimable12 objet, qui m'avez trop charmé,
Est-ce là comme on aime, et m'avez-vous aimé?
PAULINE
Je vous l'ai trop fait voir, seigneur; et si mon âme
Pouvait bien étouffer les restes de sa flamme,
Dieux, que j'éviterais de rigoureux tourments13!
Ma raison, il est vrai, dompte mes sentiments;
Mais quelque autorité que sur eux elle ait prise,
Elle n'y règne pas, elle les tyrannise14;
Et quoique le dehors soit sans émotion,
Le dedans n'est que trouble et que sédition.
Un je ne sais quel charme encor vers vous m'emporte**
Votre mérite est grand, si ma raison est forte:
Je le vois, encor tel qu'il alluma mes feux,
D'autant plus puissamment solliciter mes vœux
Qu'il est environné de puissance et de gloire,
Qu'en tous lieux après vous il traîne la victoire,