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Курс французского языка 4 том Г. Може; (стр. 50 из 81)

Вопросы:

^Montrez comment le poète associe dans cette pièce conseils et exemples.

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ARTHUR RIMBAUD (1853 —1891)

Un jour, la Poésie, tête nue, mains dans les poches, la gouaille à la bouche l
la révolte au cœur, est descendue dans le corps d'un adolescent. D'il/
adolescent qui, à treize ans, avait tout lu, tout retenu, tout corn-pris, mais qui
au lieu d'imiter, tourna en dérision les -principes chers à ses maîtres et se fn
une règle du «dérèglement» lui-même. Jusqu'alors, on avait décrit ce qu'ai,
voyait ou ce qu'on ressentait: l'idéal de RIMBAUDfut de noter «l'inexprimable»,
de fixer «des vertiges», de créer un univers allégé de toutes les lois de la
pesanteur rationnelle et de s'exprimer en un langage direct, «accessible, lin
jour ou l'autre, à tous les sens».

Dans Ma Bohème on saisira l'un des premiers efforts accomplis par Rimbaud
pour arracher la poésie à ce qu'elle avait alors d'affecté et d'académique, et lui
rendre un peu de sève réaliste, voire populaire.

MA BOHÈME1(1870)

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées.
Mon paletot2 aussi devenait idéal3
J'allais sous le Ciel, Muse, et j'étais ton féal4:
Oh là là5 que d'amours splendides j'ai rêvées!

Mon unique culotte avait un large trou.
Petit Poucet rêveur, j'égrenais6 dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse7.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou8.

Et je les écoutais*, assis au bord des routes,

Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes

De rosée à mon front, comme un vin de vigueur9;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,

Comme des lyres, je tirais les élastiques

De mes souliers blessés, un pied contre mon cœur**.

Poésies
Примечания:

1. Моя цыганщина. Намек на то, что поэт в пору написания этого стихотворения
(1870) любил странствовать и даже бродяжничать 2 Пальто. 3. Оно настолько выно-
шено и истерто, что утратило всякую материальность. 4 Верный слуга (термин сред-

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невекового происхождения) 5. Насмешливое восклицание 6 Мальчик-с-пальчик (из
сказки Перро), который, когда родители завели его в лес, бросал по пути белые ка-
мешки, чтобы найти обратную дорогу. 7 То есть он ночевал под открытым небом 8
Шелест, в частности, шелка. Поэт уподобляет звезды женщинам в шуршащих шелко-
вых платьях. 9. Как вино, дающее бодрость уставшему человеку.

Вопросы:

* Expliquez cette expression un peu étrange.

** Lyres et élastiques, pied et cœur sont des termes contradictoires. Quel effet a voulu
produire le poète en les rapprochant ainsi'?

STÉPHANE MALLARMÉ (1842-1898)

que dire de lui, sinon qu'il fut la Poésie même? Très tôt, il a livré le combat
essentiel: celui du Verbe s'efforçant à la traduction parfaite de l'Idée. Il a donc
trituré les mots, les arrachant à leur signification banale et les reconstituant en
des amalêarnes inusités, tel un harmoniste associant les sons en des accords
jusqu'alors inouïs... Et s'il y a parfois quelque obscurité dans son œuvre, c'est
qu'elle se refuse à toute mission descriptive, didactique ou même élégiaque,
pour essayer d'atteindre, comme immédiatement, l'essence même des choses...

LE VIERGE, LE VIVACE... (1885)

Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous1 déchirer, avec un coup d'aile ivre,
Ce lac dur oublié2 que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui1?

Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui,
Magnifique mais qui sans espoir se délivre4
Pour n'avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui.

Tout son col5 secouera cette blanche agonie

Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie6

Mais non l'horreur7 du sol où le plumage est pris.

Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne8
II s'immobilise au songe froid de mépris
Que vêt9 parmi l'exil inutile le Cygne*.

Poésies.
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Примечания:

1. Complément d'altnbution. Le complément d'objet direct est: ce lac 2 Покрытое
льдомозеро, вероятнейвсего, символизируетпрошлое, нереализованныестремления
напрасныевдохновения. 3. Не могут чуждаться материального. 4 Пытается, но тщег-
но, освободиться ото льда, узником которого он стал 5 Его шея — единственное, что
еще остается свободно. 6. Которая с презрением отвергает удерживающую ее ледяную
гладь. 7 Autre complément d'objet de secouera 8. Величественно утверждает
9 Который облекается, словно мантией... Le sujet du verbe est: le cygne

Вопросы:

*Montrez que, selon une remarque du critique Albert Thibaudet, la prédominance des \
à la rime, développe
« la monotonie d'un vaste espace solitaire, silencieux, tout blanc de
glace dure ».

FRANCIS JAMMES (1868-1938)

Poète provincial, et plus •précisément Béarnais, FRANCIS JAMMES s'est, pendant
toute sa vie, soustrait à l'influence des cénacles parisiens. Leur préférant une
retraite semi-rustique, il a laissé s'y épanouir une œuvre dont la fraîcheur sans
apprêt fait un heureux contraste avec les complications souvent inutiles du
symbolisme.

PRIÈRE POUR ALLER AU PARADIS AVEC LES ANES

(1901)

Lorsqu'il faudra aller vers vous, ô mon Dieu, faites

que ce soit par un jour où la campagne en fête

poudroiera1. Je désire, ainsi que je fis ici-bas,

choisir un chemin pour aller, comme il me plaira,

au Paradis, où sont en plein jour les étoiles*.

Je prendrai mon bâton et sur la grande route

j'irai, et je dirai aux ânes, mes amis:

Je suis Francis Jammes et je vais au Paradis,

car il n'y a pas d'enfer au pays du Bon Dieu.

Je leur dirai: Venez, doux amis du ciel bleu,

pauvres bêtes chéries qui, d'un brusque mouvement d'oreille,

chassez les mouches plates, les coups et les abeilles**...

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Que je vous apparaisse au milieu de ces bêtes
que j'aime tant parce qu'elles baissent la tête
doucement, et s'arrêtent en joignant leurs petits pieds
d'une façon bien douée et qui vous fait pitié.

J'arriverai suivi de leurs milliers d'oreilles,

suivi de ceux qui portèrent au flanc des corbeilles,

suivi de ceux traînant des voitures de saltimbanques

ou des voitures de plumeaux et de fer-blanc,

de ceux qui ont au dos des bidons bossues3

les ânesses pleines comme des outres, aux pas cassés,

de ceux à qui l'on met de petits pantalons

à cause des plaies bleues et suintantes que font

les mouches entêtées qui s'y groupent en ronds.

Mon Dieu, faites qu'avec ces ânes je vous vienne,

faites que, dans la paix, des anges nous conduisent

vers des ruisseaux touffus où tremblent des cerises

lisses comme la chair qui rit4 des jeunes filles,

et faites que, penché dans ce séjour des âmes,

sur vos divines eaux, je sois pareil aux ânes

qui mireront leur humble et douée pauvreté

à la limpidité de l'amour éternel***.

Le Deuil des Primevères.

Примечания:

1. Речь идет, как и в сказке Перро "Синяя борода", о золотой пыли, которую сы-
плет жаркое солнце. 2. Бродячие акробаты, ярмарочные комедианты. 3. Из-за бидо-
нов, которыми они навьючены, они кажутся горбатыми. 4. Следует понимать: как
радующая взгляд плоть юных девушек.

Вопросы:

* Le vers 3 compte 14 syllabes et le vers 4 m compte 13. Quel effet le poète tire-t-il de
cette versification un peu
chaotique?

** Étudiez, la sympathie attendrie avec laquelle F. J aminés décrit ici ses amis, les ânes.

*** Montrez que, dans cette pièce, le réalisme est un des éléments fondamentaux du
lyrisme.

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PAUL VALÉRY (1871-1945)

II n'est pas le dernier des grands poètes français. Mais il est peut-être le
dernier classique de notre poésie. Car, contrairement à tant de ses contempo-
rains qui reniaient la versification traditionnelle, il n'en a point jugé
insurmontables les règles les plus ardues: il les a plutôt révérées comme des
barrières protectrices contre la facilité et même, disons le mot, contre le
prosaïsme auquel n'ont échappé ni un Apollinaire, ni un Claudel.
Autre vertu: il a enrichi l'héritage mallarméen. Après avoir écrit un Album de
Vers anciens, qui n'est que d'un disciple supérieurement doué, il a découvert ce
terrain, qui lui est propre, où la son-Êerie du poète et la méditation du
philosophe se rejoignent, se confondent, ne forment plus qu'une seule et même
faculté... Jamais, sans doute, n'avait été porté si loin ce point de perfection où,
à la limite, la Poésie devient Conscience de soi...

LE CIMETIÈRE MARIN (1920)

Ce toit tranquille, où marchent des colombes1,

Entre les pins palpite, entre les tombes2;

Midi le juste4 y compose4 de feux

La mer, la mer, toujours recommencée!

Оrécompense après une pensée

Qu'un long regard sur le calme des dieux5!

Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d'imperceptible écume6,
Et quelle paix semble se concevoir!
Quand sur l'abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d'une éternelle cause,
Le Temps scintille et le Songe est savoir7.

Stable trésor, temple simple à Minerve8

Masse de calme et visible réserve,

Eau sourcilleuse, Œil9 qui gardes en toi

Tant de sommeil sous un voile de flamme,

Оmon silence!.. Édifice dans l'âme,

Mais comble d'or aux milles tuiles, Toit'°!(...)

Fermé, sacré, plein d'un feu sans matière,
Fragment terrestre offert à la lumière,
Ce lieu" me plaît, dominé de flambeaux,
Composé d'or, de pierres et d'arbres sombres,

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Où tant de marbre est tremblant sur tant d'ombres;
La mer fidèle y dort sur mes tombeaux!(...)

Les morts cachés sont bien dans cette terre
Qui les réchauffe et sèche leur mystère.
Midi là-haut. Midi sans mouvement
En soi se pense et convient à soi-même12...
Tête complète et parfait diadème,
Je suis en toi le secret changement11.

Tu n'as que moi pour contenir tes craintes!

Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes

Sont le défaut de ton grand diamant...

Mais dans leur nuit toute lourde de marbres,

Un peuple vague aux racines des arbres

A pris déjà ton parti lentement14.

Ils ont fondu dans une absence épaisse,
L'argile rouge a bu la blanche espèce,
Le don de vivre a passé dans les fleurs!
Où sont des morts les phrases familières,
L'art personnel, les âmes singulières15?
La larve file où se formaient des pleurs.

Les cris aigus des filles chatouillées,

Les yeux, les dents, les paupières mouillées,

Le sein charmant qui joue avec le feu,

Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,

Les derniers dons, les doigts qui les défendent,

Tout va sous terre et rentre dans le jeu16! (...)

Non, non!.. Debout! Dans l'ère successive17!
Brisez, mon corps, cette forme pensive!
Buvez, mon sein, la naissance du vent!
Une fraîcheur, de la mer exhalée,
Me rend mon âme... Оpuissance salée!
Courons à l'onde en rejaillir vivant18!

Oui ! Grande mer de délires douée,
Peau de panthère et chiamyde19 trouée
De mille et mille idoles20 du soleil,
Hydre21 absolue22, ivre de ta chair bleue,

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Qui te remords l'étincelante queue21
Dans un tumulte au silence pareil24,

Le vent se lève!.. Il faut tenter de vivre!
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs!
Envolez-vous, pages tout éblouies!
Rompez, vagues! Rompez d'eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs2''* !

Poésies.
Примечания:

1. Белые паруса рыбачьих лодок словно бы бродят по морю, как голуби по крыше
2. Море видится с кладбища, которое высится над ним. Имеется в виду кладбище
в Сете, родном городе Валери, расположенном в Лангедоке 3. То есть он делит день
на две равные части. 4. В смысле- упорядочивает, успокаивает, усмиряет S Море.
владение Нептуна и символ божественного покоя. 6. Море сверкает, как бриллиант
которому ювелир придает тысячи граней. — De fins éclairs est le complément (de
moyen) de consume, d'imperceptible écume est le complément (de matière) de diamant
7 Время замирает, как море, что мерцает и искрится, и человек, погруженный в мечту.
верит, будто сливается с реальностью. 8. Храм Минервы, богини мудрости (миф
римск.) 9. Нахмуренная вода — имеются в виду волны, подобные морщинам, которые
наводят на мысль об огромном глазе и нахмуренных бровях. 10. См. ci их 1 11. Клад-
бище, его кипарисы, мраморные надгробья, на которых золотом написаны
эпитафии.12. Высшее существо, совершенное и самодос£аточное. 13. Мыслящее с\-
щество является изменчивым элементом творения. 14 Мертвые возвращаются в вели-
кую Всеобщность. 15. Ср. А. Виньи. 16. Те в круговороте творения. 17. В го время,
когда события следуют друг за другом в отличие от недвижной Вечное! и 18 Физиче-
ская деятельность возвращает вкус к жизни человеку, растворившемуся в созерцании