Il a cédé sa place à une vieille dame.
L’instituteur remit le livre à sa place.
Qui a eu la première place au concours?
emplacement (m) – место, местонахождение,
расположение
La municipalité approuva l’emplacement de la nouvelle école.
Aujourd’hui à l’emplacement de la Bastille se trouve la Colonne de Juillet.
endroit (m) – место, местность, край, уголок
En été cet endroit est visité par de
nombreux touristes.
Il m’a montré les endroits les plus
pittoresques de la ville.
Allons voir l’endroit, Tafardel !
III. Révision grammaticale
A. Observez l’emploi de la construction causative dans les phrases suivantes. Traduisez les phrases.
1) On doit faire pénétrer le progrès dans les campagnes.
2) Faites voir si vous êtes malin, Tafardel.
3) Je veux faire construire une vespasienne.
4) Le maire aurait pu faire décerner à l’instituteur la décoration qu’il désirait tant.
B. Observez l’emploi de l’article indéfini dans les phrases suivantes. Traduisez les phrases. Attention ! Rappelez-vous que l’article indéfini peut se traduire en russe par les mots tels que «один», «какой-нибудь», «некоторый» et par d’autres moyens.
1)Avez-vous une idée, Tafardel?
2)Il y a une chose à laquelle j’ai pensé l’autre jour.
3)Est-ce qu’il n’y a pas là une négligence qui fait le jeu des réactionnaires?
4)Je veux faire construire un édifice aux frais de la commune.
5)Enfin, Tafardel, voyez-vous un meilleur endroit?
C. Traduisez les phrases suivantes en faisant attention au verbe « avoir ».
1) Nous avons aussi les droits sur eux.
2) Tout ce que disait l’instituteur avait un tour pédagogique et sentencieux.
3) Parfaitement, un édifice. Et qui aura son utilité, aussi bien pour l’hygiène que pour les moeurs...
4) Barthélemy bien eut un sourire profond.
IV. Traduisez du russe
1) Имя Клошмерля было несправедливо обойдено славой.
2) Скандал в Клошмерле - это история, которая наделала шума в 20-е годы.
3) Об этом часто заходила речь в газетах того времени.
4) Это был высокий краснолицый человек. В его голосе и жестах чувствовалась властность.
5) Советник мэра был человеком тщедушным. Он считал себя великим, но непризнанным философом.
6) Считаете ли вы, что строительство публичной библиотеки отвечает принципам нашей партии.
7) Мы должны нести прогресс в сельскую местность.
8) На некоторое время воцарилось молчание.
9) Что касается мэра, то у него был свой собственный план.
10) Наш передовой муниципалитет должен проявить инициативу и смелость.
11) Я хотел бы построить некое сооружение на общественные деньги.
12) Если вы окажетесь в состоянии успешно провести дело, это будет двойная победа.
13) Даю вам слово, что вы получите награду.
14) Он носил орден в петлице пиджака.
V. Questions et devoirs sur le texte
1) Décrivez la situation géographique de bien
2) D’où vient le nom de bien ?
3) Qui sont les personnages principaux du texte ? A quel parti politique appartiennent-ils ?
4) Quelles étaient les propositions de Tafardel que le maire a rejetées ? Pourquoi ?
5) Quel était le projet du maire ? Quel endroit a-t-il choisi pour faire construire la vespasienne ? Pourquoi ?
6) Quel service M. bien a demandé à Tafardel ?
7) Quelles étaient les ambitions secrètes de l’instituteur ? Comment le maire en a profité ?
8) Retrouvez dans le texte les « petites flatteries » à l’aide desquelles, selon l’auteur, « on obtenait de l'instituteur un dévouement sans bornes ».
9) Retrouvez dans le texte toute l’information concernant le maire et l’instituteur. Faites les portraits des deux personnages.
Texte N 2
Inauguration triomphale
Cette année le printemps fit son apparition quinze bons jours avant le lever de rideau prévu par les metteurs en scène des saisons. Cela débuta par une saute de température. Dans la nuit du 5 avril 1923 un petit coup de vent chassa les nuages noirs. Et le soleil parut rendant plus gais les garçons et les filles, moins grognons les vieux, plus compréhensifs les parents, un peu moins bêtes les policiers. Mme Fouache vendait plus de tabac, l'auberge Torbayon était pleine chaque soir, le curé Ponosse faisait meilleure recette à la quête[10], le notaire Girodot préparait des contracts de mariage, Tafardel préparait un monde meilleur.
- Bon Dieu! Quel cadeau, une journée pareille!
Ce temps-là arrivait juste à temps pour la fête de l'inauguration fixée au sept avril, un samedi, ce qui permettait de se reposer le dimanche.
Cette manifestation allait affirmer la victoire de Barthélemy Piéchut et de Tafardel. Encore caché sous une bâche, la vespasienne était construite à l'entrée de l'impasse des Moines. Inspirée par le maire, toujours désireux d'attirer à bien quelques personnalités de la politique, la municipalité avait décidé d'organiser à cette occasion une fête. On avait annoncé la réunion sous le nom de "Fête du vin de bien" mais la vespasienne en était le véritable motif. On pouvait compter sur la présence du sous-préfet, du député Aristide Focard, de plusieurs conseillers départementaux, de plusieurs maires de pays voisins, de trois présidents de syndicats vinicoles; et sur la présence du poète Bernard Samothrace qui viendrait des environs avec une ode composée tout exprès. Enfin le plus célèbre des enfants de bien, Alexandre bien, ancien ministre, avait promis d’être là.
Le matin de la mémorable journée fut merveilleux. Une voiture fermée alla prendre à Villefranche où il avait couché, Alexandre bien Cette voiture revint vers les neuf heures, juste comme en arrivait une autre, de laquelle descendit Aristide Focart, le député.
Les deux hommes se trouvèrent nez à nez sans plaisir. Aristide Focard disait à qui voulait l'entendre que l'ancien ministre était "une vieille ganache tarée[11], dont la présence dans nos rangs donne des armes à nos ennemis", et bien nommait Focard «un de ces petits arrivistes sans scrupules, qui sont la plaie du parti et nous dégradent aux yeux du public.» Appartenant au même parti, ces messieurs n’ignoraient pas la bonne opinion qu’ils avaient l’un de l’autre. Mais la politique enseigne aux hommes de se dominer. Ils s’ouvrirent tout grands les bras et s’embrassèrent.
Charmée de voir quelle fraternité unissait ses dirigeants, la foule, saisie de respect, admirait leur embrassade. Lorsqu'elle eut pris fin, Barthélemy Piéchut s'avança et des appels amicaux partirent de tous côtés: «Bravo bien! - Nous sommes fiers, monsieur le ministre! - Bonjour Barthélemy! - Bonjour, mon vieil, mon cher ami! - Très bien, votre idée!»
- Quel temps magnifique! disait bien Et quel plaisir j’éprouve à me revoir ici, dans mon vieux bien! Je pense souvent à vous avec émotion, mes chers amis! ajouta-t-il à l'adresse des premiers rangs de spectateurs.
- Cela fait longtemps, monsieur le ministre, que vous avez quitté bien ? demanda le maire.
- Longtemps? Cela doit faire plus de quarante ans... Oui, plus de quarante ans. Vous aviez encore la morve au nez[12], mon bon Barthélemy.
- Hé, monsieur le ministre! J'hésitais déjà entre la morve et la moustache.
- Mais vous n'avez pas encore choisi! répliqua bien, en éclatant dé rire.
A ce moment un inconnu de grande taille, un rouleau de papier à la main, s'approcha de l’ancien ministre.
- Monsieur le ministre, dit Barthélemy Piéchut, voulez-vous me permettre de vous présenter M. Bernard Samothrace, le célèbre poète?
- Volontiers, mon cher Barthélemy, avec plaisir, avec grand plaisir. Ainsi, mon cher monsieur, vous êtes poète? C’est très bien ça, poète... Et dans quel genre faites-vous? Triste, gai, plaisant? De la chansonnette, peut-être?
- Je fais tous les genres, monsieur le ministre.
- Oh, vous êtes un vrai poète, comme les Académiciens. Très bien, très bien! Je vous dirai que moi, les vers...
Pour la seconde fois depuis son arrivée à bien l'ancien ministre eut un de ces mots qui tombent si bien et qui font tant de popularité d'un homme politique.
- Quant aux vers, dit-il, je ne connais bien que les vers de terre. Vous comprenez, cher monsieur Samothrace, j'étais à l'Agriculture.
Cependant le cortège se dirigeait vers la place de bien où une estrade était dressée. La série des discours débuta par quelques mots de bienvenue et de remerciements que prononça Barthélemy Piéchut. Il n’en dit pas plus qu'il n'était nécessaire et se hâta de donner la parole à Bernard Samothrace qui devait réciter sa poésie d'accueil à Bourdillat. Le poète déplia son rouleau et commença à lire.
Assis dans son fauteuil, Bourdillat écoutait en secouant parfois sa tête grise. Il se pencha vers Piéchut.
- Dites-moi, Barthélemy, comment appelez-vous ce genre de vers?
- Des alexandrins[13], monsieur le ministre, dit Tafardel qui était assis derrière.
- Des alexandrins? fit Bourdillat, Ah! C’est gentil, ça! Ce garçon est bien, très bien! Il lit comme un acteur de la Comédie Française.
L'ancien ministre pensait qu'on avait choisi les alexandrins par délicate attention, parce qu'il se nommait Alexandre.
Le poème terminé, tandis que les Clochemerlins applaudissaient et criaient: «Vive Bourdillat! » Bernard Samothrace, ayant roulé son papier, l’offrit à l’ancien ministre qui serra le poète sur son coeur.
Alors Aristide Focart se leva. Récemment élu, il appartenait à l’extrême gauche du parti. Il avait la fougue de la jeunesse qui a tout à gagner[14] et de l'ambition qui n’est pas satisfaite. Pour arriver plus vite à ses buts il voulait chasser les vieux élus qui désiraient ne plus voir rien changer, n’ayant souci que de durer[15]. Dans un certain clan, on commençait à parler d'Aristide Focart comme d'un homme de demain. II le savait, de même qu’il connaissait la nécessité de placer dans chacun de ses discours des phrases agressives destinées à satisfaire la clientèle fanatique sur laquelle il s'appuyait. A Clochemerle, il ne put se retenir de prononcer des paroles qui visaient Bourdillat.
Le discours de Focart souleva l'enthousiasme. Alexandre Bourdillat donna lui-même le signal des applaudissements en disant à voix haute :
- Eh, bravo! Très bien, Focart!
Puis, changeant de figure, il dit au maire de Clochemerle, son voisin de gauche :
- C'est une fripouille, une sale fripouille, ce Focart! Il cherche à me déboulonner par tous les moyens, pour faire son chemin. Et c'est moi qui l'ai fait, c'est moi qui l'ai porté sur ma liste il y a trois ans, cette petite crapule! Il ira loin, celui-là, avec ses dents longues.
Arriva le tour de Bourdillat lui-même, qui devait parler en dernier lieu. II tira son lorgnon et quelques feuilles de papier qu'il se mit à lire avec application. Dire qu’il n’était pas orateur serait insuffisant.
Il trébuchait lourdement dans son texte. Les Clochemerlins étaient pourtant ravis à cause du soleil, et parce qu'il était rare de voir tant de messieurs à ce point affirmatifs[16], rassemblés sur la grande place du bourg. Bourdillat annonçait comme les autres un avenir de paix et de prospérité, en termes vagues mais grandioses, qui ne différaient pas beaucoup de ceux qu'avaient employés ses prédécesseurs à la tribune.
Soudain la fin d'une phrase prit un éclat extraordinaire qui ne devait rien au sens, mais à la façon dont elle fut prononcée.
- ... Tous ceux qui-z-ont été des vrais Républicains !
« Oh ! beau ! Bourdillat est en grande forme » se dit à lui-même le sous-préfet.
- Errare humanum est[17], dit Tafardel d’un air érudit. Lapsus, lapsus, simple lapsus ! et qui n’enlève rien à la beauté des idées.
- C'est étonnant, dit le notaire Girodot à l'oreille de son voisin qu'ils ne l'aient pas fourré à l'Instruction publique !
Quant au député Focart qui étouffait de fureur, il ne cacha pas au maire de Clochemerle sa façon de penser:
- Quelle ganache, non, mais quelle ganache, ce Bourdillat? Et dire qu’[18] on a pu faire de ça un ministre.
Cependant Bourdillat poursuivait son discours, ajoutant les unes aux autres des formules éprouvées par quarante années de réunions publiques. Enfin il toucha aux dernières lignes de ses feuilles, et l'enthousiasme des Clochemerlins fut à son apogée. Les officiels se levèrent et se dirigèrent par la grande rue vers le centre du bourg, suivis de la foule. On allait donc inaugurer le petit édifice.
Les pompiers de Clochemerle retirèrent la bâche et le monument apparut dans sa sobriété utile. On parla de la baptiser au vin de Clochemerle, en brisant le goulot d'une bouteille sur la tôle. Le sous-préfet alla chercher dans la foule la belle Judith Toumignon, qui vint se mêler aux personnalités officielles.
Ce fut elle qui baptisa le monument et le vieux Bourdillat, pour la remercier, l'embrassa sur les deux joues. Focart et plusieurs autres voulurent suivre cet exemple. Mais elle se dégagea en disant :
- Ce n'est pas moi qu'on inaugure, messieurs!
Enfin, arriva le moment d'aller à table. A l'auberge Torbayon on servit un banquet de quatre-vingts couverts. Avec ces accumulations politiques et gargantuesques de gigots, de gibier, de vieilles bouteilles, de toasts et de nouveaux discours, il dura cinq heures d'horloge[19].
Puis on remit en voiture Bourdillat, Focart, le sous-préfet, et quelques personnages de marque dont le temps était mesuré, parce qu'ils avaient déjà en poche d’autres discours, d'autres promesses, et les trajets prévus un mois à l'avance des inaugurations et banquets où l'on demandait la présence de ces dévoués serviteurs du pays.
Cette journée fut en tous points remarquable pour les Clochemerlins, mais elle fut unique pour l'un d'eux, Ernest Tafardel, à qui Bourdillat avait décerné les palmes, avec la permission du ministre. Cet emblème de son éclatant mérite rendit à l'instituteur une nouvelle jeunesse, au point qu'on le vit folâtrer comme un collégien et boire d’une manière inaccoutumée jusqu’à ce que le dernier établissement fermât ses portes. Alors ayant attaqué un refrain frivole, il entreprit de regagner l’école, expédition qui lui prit beaucoup de temps et lui coûta un verre de son lorgnon, perte qui fut le résultat d’une série de chutes malheureuses. Il réussit pourtant à retrouver l’école et s’endormit tout habillé sur son lit, parfaitement ivre.