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Les moyens linguo-stylistiques de letude du texte (стр. 7 из 7)

Langue et style sont, selon Barthes, deux choses qui s'imposent à l'écrivain et dont il n'est pas responsable. La langue est un « objet social » et, comme telle, elle « reste en dehors du rituel des Lettres »; elle est « en dehors de la litté­rature » .

Le style « est presque au-delà » : « Des images, un débit, un lexique naissent du corps et du passé de l'écrivain et deviennent peu à peu les automatismes mêmes de son art. ».

A ces deux natures, R. Barthes oppose l'écriture qui résulte d'une inten­tion et d'un choix ; l'écriture est alors un engagement, une fonction, un « acte de la solidarité historique ».

Une histoire de la langue française permet de dresser un inventaire (incomplet bien sûr) des moyens linguistiques d'une époque et d'un groupe donnés. Le lexique et la syntaxe des gentilshommes du XVIIe siècle ne sont pas tout à fait ceux des philosophes du XVIIIe, qui diffèrent encore de ceux des jeunes gens romantiques de 1830. Ainsi existe-t-il des langues d'époques, mais aussi des langues de classes sociales et des langues de groupes sociaux: langue des paysans, des intellectuels, des bourgeois; langue de l'Administration, de l'Université, de l'Eglise; langage des corps de métiers, des techniques diverses, des partis politiques, des mouvements d'idées; argot des lycéens et des étudiants (de l'écolier limousin de Rabelais jusqu'à nous), des spor­tifs, des journalistes, des «mauvais garçons», des militaires, etc. A tout cela s'ajoutent encore les traits régionaux fournis au français par les langues éthniques (breton, catalan, occitan, basque, etc.) et les traits que l'âge et le sexe contribuent à distinguer (parler des enfants, opposition du lexique jeunes gens/jeunes filles). Tout cela représente une masse considérable de faits que la stylistique ne pourra ignorer puisque style et écriture puisent leurs matériaux dans cette masse.

Ce que nous venons de voir nous montre que le style est un phénomène complexe, difficile à enfermer dans une formule générale, ou dans une mesure simple et universelle. On aura besoin de bien des outils pour arriver à le cerner d'une manière satisfaisante. C'est que l'oeuvre littéraire est un témoignage humain, personnel, et que, comme tel, elle met en mouvement un réseau compliqué et déli­cat d'éléments divers.

Du Moyen Age au XIXe siècle, la stylistique est tout entière contenue dans la rhétorique, héritée de l'Antiquité. La rhétorique, « à la fois science de l'expres­sion et science de la littérature », se préoccupait de l'analyse du discours : de son argument (inventio), de sa composition (dispo­sition, du choix de ses termes (elocutio — étude des figures ou tropes).


Analyse linguistique du récit

S'exerçant sur un discours, la stylistique ne peut guère se passer, comme nous avons vu, des enseignements que peut lui fournir la lin­guistique : connaissance historique de la langue, description de la substance phonique qu'est un texte, description de la morpho-syntaxe de la langue dans laquelle le texte est écrit, connaissance du lexique, etc.

On ne peut, en effet, éviter la linguistique: le texte littéraire est langage et communication, il est un objet linguistique. A partir de ce postulat, on peut poser, à la suite de M. Arrivé, que le texte littéraire est clos (= « limité dans le temps et/ou l'espace » ; ou = « structuralement fini », I. Kristeva), qu'il n'a pas de réfèrent et qu'il est soumis aux structures linguistiques (il « s'insère dans les structures » d'une langue et il « constitue par lui-même un langage»).

Mais on peut aussi, si on pose que le texte littéraire est un objet stylisti­que, dire que « la stylistique littéraire étudie, dans le contexte historique des œuvres et des auteurs, le problème de l'expression, dans ses détails et dans son ensemble composé »

« Si la critique stylistique a tout à gagner aux observations d'une science du style, elle doit finalement en transcender les catégories nécessairement étroites ».


Ouvrages étudiés

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