Mésentente entre les Alliés: chacun des Alliés cherche à profiter de la guerre civile pour favoriser ses propres intérêts: les Anglais poussent en avant Koltchak qui leur a promis des avantages en Oural et au Caucase. Le Gal français Janin décide de faire soutenir Koltchak en novembre 1918 par l'armée japonaise (inutilisée) qui aurait été transportée par le Transsibérien jusqu'à l'Oural. Wilson met son veto, craignant de voir les Japonais s'incruster en Extrême-Orient russe. Les Anglais ont gêné l'action de Dénikine, puis de Wrangel, car ils voyaient en eux des créatures de l'état-major français (projet d'un protectorat français en Ukraine et Russie du Sud); ils ont abandonné Ioudenitch, pour ne pas favoriser l'établissement des Allemands dans les pays Baltes, etc.
Habileté diplomatique des Soviétiques: ils ont compris qu'il fallait faire des concessions aux nouveaux États pour les amener à se retirer de la lutte; ils ont accordé l'indépendance ou fait d'importantes concessions territoriales à: Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, États transcaucasiens, Extrême-Orient, Boukhara. Une fois la paix rétablie, ils ont récupéré les territoires abandonnés en Asie (les concessions faites en Europe seront reprises en 1940 et 1944).
Valeur militaire de l'Armée rouge: les combattants sont motivés: ouvriers communistes formant la Garde rouge; paysans décidés à acquérir des terres; officiers, anciens sous-officiers ou soldats espérant monter en grade malgré leur roture (ce qui était impossible dans l'armée tsariste). Trotski se révèle être un bon chef de guerre: sens de l'organisation, volonté de vaincre, stratégie.
Affaiblissement de l'esprit de croisade anticommuniste: vers 1921-22, les nations occidentales craignent de passer pour réactionnaires si elles luttent contre le bolchevisme [effet de la propagande menée auprès des mouvements ouvriers occidentaux par le Komintern (créé mars 1919)]. Mutinerie des marins français de la mer Noire qui, ayant appris le 10-4-1919, à Odessa, le succès de la manifestation parisienne du 6-4 (150 000 personnes contre l'acquittement de Raoul Villain, l'assassin de Jaurès: 2 †, 10 000 arrestations), ont cru à la victoire de la révolution communiste à Paris. Le 16-4 la mutinerie touche le Protet en pleine mer [chefs: André Marty (1886-1956), Badina] et, le 20-4, en rade d'Odessa, elle touche la Justice, la France, le Jean-Bart et le Waldeck-Rousseau. L'escadre doit être ramenée à Toulon, ce qui affaiblit les armées blanches de Dénikine.
Église orthodoxe russe et la culture russe en france.
Habitués à des conditions de vie meilleures, mais déjà rompus aux difficultés de la vie quotidienne lors de la période révolutionnaire, les émigrés se retrouvent pour la plupart dans un dénuement presque total, ayant perdu leur fortune en Russie révolutionnaire ou sur le chemin d’exil.
Surtout au début de leur installation en France, les conditions de vie sont extrêmement précaires du fait que le statut d’apatrides qui leur était accordé constituait un frein à leur activité professionnelle.
Les émigrés se regroupent et mettent en place quantité de procédés institutionnels ou officieux pour maintenir le contact et répandre leur production culturelle. Ces institutions, c’est d’àbord l’Église, puis l’école, l’Université, enfin la presse; autant éléments fédérateurs de cette communauté, ce qui forme une vraie diaspora. Son originalité tient au fait qu’il ne s’agit pas d’un «exil des Russes», mais d’une «Russie en exil», de tout un pays qui, par l’intermédiaire de ses élites et de ses principale institutions, se retrouve à l’étanger et attend impatiemment le retour.
Église Notre-Dame de l'Assomption
La première pierre de cette église fut posée le 9 avril 1938 et l'église consacrée le 14 octobre 1939, jour de la fête de l'Intercession de la Vierge, par le métropolite Euloge. L'église a été construite par Albert Benois dans le style des églises de Novgorod du XVème siècle et début XVIème siècle. Les fresques ont été réalisées par Albert Benois (frère de célébre Aléxandre Benois) et sa femme Marguerite, l'iconostase par F. Fedorov. C’était le comte Chérémétiev qui les aidait. Le comte habitait auprès de l’église et n’était déjà qu’un simple psalmiste. (Il savait bien l’écriture slave et ornait les livres finement.)
Devant l'iconostase à droite est fixé une plaque commémorative à la mémoire des 37 généraux, 2 605 officiers et 29 000 cosaques, ayant servi aux côtés de l'armée allemande pendant la dernière guerre mondiale, livrés par les Alliés aux Soviétiques à Lienz et sur la Drave le ler juin 1945 et condamnés par eux pour trahison. Les anciens combattants cosaques de l'Armée Blanche viennent se recueillir chaque année devant cette plaque.
Reposent dans la crypte:
Albert Benois (1870-1970), architecte de l'église.
Marguerite Benois, née Novinski (1891-1974), son épouse.
Cassien(S. Bézobrazov) (1892-1965), Archevêque, professeur, puis recteur de l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris.
Euloge(Vassili Guéorgievski), métropolite(1868/Somovo – 1946/Paris).
1895 | Il se fait moine |
de 1903 à 1905 | Devient évêque de Lublin |
1907 | Député à la 2è douma* |
1907 à 1912 | Réélu député à la 3è douma* |
de 1914 à 1921 | Devient Archevêque de Volhynie |
1921 | Nommé archevêque de l'Église orthodoxe russe d'Europe occidentale |
1922 | Devient métropolite |
*il adhère au groupe monarchiste-nationaliste
Georges (Tarassov) (1893 Voronej - 1981 Paris), archevêque, ingénieur chimiste.
1916 | Fut envoyé en France* | 1953 | Sacré évêque |
1930 | Ordonné prêtre | 1960 | Devient archevêque de France et d'Europe occidentale** |
* servit comme pilote dans l'aviation
** après la mort de au métropolite Vladimir
Olga Kokovtsov (1860-1950) et OlgaMalevski-Malévitch (1868-1944). Comtesses, donatrices pour la construction de l'église.
Wladimir Kokovtsov (1853/Novgorod – 1943/Paris), comte.
de 1904 à 1914 | Était le ministre des Finances de Russie |
de 1911 à 1914 | Était le président du Conseil des ministres* |
novembre 1918 | Émigra |
*après l'assassinat de Stolypine
Le Bienheureux Père Alexis Médvédkov (1867-1934), prêtre desservant la paroisse d'Ugine, où il passait presque tout son temps en prière dans l'église- Il mourut d'un cancer. Quand le cimetière d'Ugine fut désaffecté quelques années après sa mort, on retrouva son corps absolument intact, ce qui fut interprété comme un signe de sainteté et son corps fut transporté à Sainte-Geneviève-des-Bois.
Georges Spasski (1877-1934), archiprêtre, aumônier de la flotte russe de la mer Noire jusqu'à la Révolution. Il suit la flotte repliée à Bizerte, puis il est nommé à la cathédrale Alexandre-Nevski. Son corps est d'abord enseveli dans la crypte de la cathédrale.
Dimitri Troïtski (1886-1939), archiprêtre, premier recteur de l'église Saint-Nicolas-le-Thaumaturge dans la Maison russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Vladimir(Viatcheslav Tikhonitski) (1872-l959). Le métropolite. Étudie la théologie au séminaire de Kazan.
de 1925 à 1945 | Devient évêque de Nice |
janvier 1945 | Nommé coadjulteur du métropolite Euloge |
1946-1959 | Était un métropolite |
Maison russe
Après la révolution, la princesse Véra Mechtcherski (1876-1949) a fondé au Paris la pension où elle apprenait le savoir-vivre aux jeunes filles de familles riches américaines. L’une de ces élèves était Miss Dorothy Puget, dont la générosité a aidé Véra Mechtcherski à fonder la maison de retraite pour des vieux Russes émigrés.
Cette maison fut fondée le 7 avril 1927 et a été baptisée du nom de Sa Majesté Impériale Marie Féodorovna. Elle abrita jusqu'à 250 pensionnaires. La princesse Mechtcherski dirigea la maison de retraite jusqu'à sa mort survenue dans cette maison le 17 décembre 1949. Une chapelle y fut construite et consacrée sous le vocable de Saint-Nicolas-le-Thaumaturge. Elle est aujourd'hui sous la juridiction du patriarcat de Moscou.
Dans la maison sont conservés divers souvenirs de l'ambassade russe de la rue de Grenelle d'avant la Révolution: portraits de l'impératrice Catherine II et des empereurs Alexandre Ier, Nicolas Ier, Alexandre II, Alexandre III, buste de Nicolas II et de l'impératrice Alexandra Fédorovna, trône impérial en bois doré.
Le cimetière Saint-Hislaire-le-Grand
Ce cimetière militaire russe fut créé à 1927 à Saint-Hislaire-le-Grand, près de Reims, à l'endroit exact où se trouvaient les tranchées du corps expéditionnaire envoyé en 1916 à la demande du gouvernement français. Là, furent érigés une église orthodoxe russe et un monument commémoratif auprès des deux ossuaires et des nombreuses tombes d'officiers et soldats tombés si loin de la Sainte-Russie. Ce cimetière fut, à l'époque, inauguré avec tous les honneurs en présence notamment des maréchaux Pétain et Foch et du général Weygand.
Depuis, chaque année, un pélerinage a lieu à la Pentecôte, auquel participent les derniers rescapés des terribles combats qui se sont déroulés dans la région.
En 1975, une délégation soviétique se rendait au cimetière de St.-Hislaire-le-Grand et, sans prévenir les responsables, y plaça une plaque commémorative à la mémoire des "soldats soviétiques morts dans la lutte contre le nazisme". Il est vrai que, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, 36 tombes ont été ajoutées à celles des combattants de 1914-18. Mais la chose prend une tournure franchement drôle, quant on sait que, parmi les 36 "héros", certains ne sont pas morts dans la lutte contre le nazisme mais, bien au contraire, contre le communisme. C'est ainsi qu'on peut relever toute une série de noms de combattants du 2e bataillon russe et du 2e bataillon ukrainien qui, tous les deux, ont combattu contre les Alliés. Pour être objectif, il faut ajouter que certains, parmi les 36, ont réellement combattu le nazisme puisqu'ils ont rejoint les rangs des F.F.I.
D'un échange de correspondance entre le président du Comité de Sauvegarde de la chapelle du cimetière militaire qui était alors Basile Orekhof, ancien capitaine de l'Armée impériale et éditeur de la revue "La Sentinelle", et M. Michel Poniatowski, alors ministre français de l'Intérieur, il ressort que "la rénovation, par les autorités soviétiques, des 36 sépultures existant depuis la fin de la guerre 1939-1945 a été faite en application d'accords diplomatiques intervenus en 1975".
Non contents de s'approprier des morts qui avaient combattu dans les rangs opposés, les Soviétiques voulurent également faire main-basse sur l'ensemble du cimetière et remplacer les croix, se trouvant sur les tombes des soldats russes morts en 1914-18, par une simple pierre tombale surmontée de... l'étoile rouge. Devant l'énormité de la chose et les réactions que cela avait suscité, les Soviétiques firent marche-arrière et se contentèrent d'installer une plaque commémorative.
1) Quelles étaient les causes de l’émigration des Russes en France:
· Pourquoi les Russes choisissaient la France comme pays d’asile.
Les Russes choisissaient la France comme pays d’asile parce que là règnait la liberté d’expression et de la vie politique; la culture française des divertissements, de l’instruction et des professions était très développée; en France, il y avait beaucoup de spécialistes célébres et des sanatoriums.
· Quelles étapes connaît l’émigration russe en France.
L’émigration russe en France connaît quatre étapes: le début de XVIIIème siècle; à la suite de la révolution russe de 1917; à la fin de la deuxième guerre mondiale; l’émigration économique après la ruine de l’URSS.
2) Comment les Russes combattant contre l’Allemagne et, plus tard, contre les bolcheviks, se sont-ils trouvés en France.
Certains se sont trouvés en France parce qu’il était des prisonniers de guerre. La majorité d’émigrés blancs ont quitté la Russie par le sud.
3) Quelles étaient les causes de la défaite de l’Armée Blanche.
L’Armée Blanche a été liquidé à causes suivantes: corruption des cadres; trahison des Tchèques de Sibérie; mésententes entre les Alliés; habileté diplomatique des Soviétiques; valeur militaire de l'Armée rouge; affaiblissement de l'esprit de croisade anticommuniste.
4) Comment l’Église Orthodoxe Russe est présentée en France.
L’Orthodoxie tenait toujours une place considérable dans la vie de plusieurs émigrés russes. Les anciens combattants de l’Armée Blanche, la noblesse et les intellectuels qui ont quitté leur patrie trouvaient de soutien moral dans les paroisses des petites églises orthodoxes, comme p.e. Église Notre-Dame de l’Assomption. Les clercs orthodoxes avaient toujours de l’autorité sur les civils, leur rôle n’a pas changés dans la communauté des émigrés bien que les prêtres, eux-mêmes, aient pu souvent participer à la vie sociale. Quand il ne restait plus rien pour souffler du goût de vie dans l’âme d’un émigré, c’est toujours sa foi qui venait en aide.
LISTE
DES OUVRAGES ÉTUDIÉS
1. Б. Носик, “Русский Париж”, “Будь здоров” №2, 2001
2. “L’émigration russe en France”, La Langue Française, № 5-6, février 2000
3. “Conséquences de la révolution russe”, publication électronique,
www.quid.fr/WEB/ETATS/RU
4. “L’émigration russe en France”, publication électronique,
www.russie.net/france/emigration/
5. “M. Jean-Daniel Gerber nommé au Comité Nansen”, publication électronique,
193.5.216.31/cp/f
6. “La Maison Russe”, publication électronique,
www.russie.net/france/gen-maison.htm
7. “Les russes en Corse”, publication électronique,
www.russie.net
8. “Sainte-Geneviève-des-Bois”, publication électronique,
www.russie.net/france/gen-index.htm
9. “Les volontaires du corps expéditionnaire russe…”, publication électronique,
www.perso.club-internet.fr